Thématique centrale : « Les défis de la Renaissance africaine au 21è siècle »
Contexte de création de l’Equipe de recherche KWAME NKRUMAH
L’Afrique du 21è siècle bouge, elle change et plusieurs langues disent de plus en plus que « les choses ne seront plus comme avant ». Ce constat tient sa racine des mutations que l’on observe sur l’ensemble du continent. L’irruption des militaires au pouvoir dans certains pays d’Afrique subsaharienne, la montée du « sentiment anti-français » dans l’espace francophone, la perte progressive de l’influence occidentale sur le continent, la considération de la Russie et la Chine comme des soutiens incontournables à la nouvelle lutte de libération totale de l’Afrique de l’hégémonie occidentale, la floraison des idéologies afrocentristes et ethnocentristes qui attribuent une place centrale dans l’Histoire aux cultures noires aux dépens des autres cultures, sont, entre autres, autant de faits contemporains qui illustrent le « renouveau » des dynamiques internationales africaines.
Mais le piège de l’Afrique n’est-il pas justement de croire que sa libération viendra effectivement de l’extérieur, quand on sait que, pour citer le général de Gaulle, “les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ? ”. Ne glisse-t-elle pas inexorablement d’une domination étrangère à une autre ? Si tel est le cas, alors à quoi auraient servi toutes les revendications de l’intelligentsia africaine observées depuis le début de la décennie 2000 ? Mais sommes-nous dans l’ordre de l’inédit ?
En réalité, l’histoire récente de l’Afrique montre clairement que la quête de l’indépendance effective, sous toutes ses formes, reste constante dans la post-colonie. Elle est souvent présentée comme un levier indispensable au projet de Renaissance africaine. KWAME NKRUMAH, l’un des précurseurs du panafricanisme politique, alertait déjà la conscience africaine sur le fait que la libération n’est pas une donnée définitive ; chaque jour il faut lutter pour s’affranchir… Et c’est dans la capacité pour les Africains de venir à bout de la domination étrangère qu’ils accéderont à la liberté. Ainsi, le devenir de l’Afrique qui bouge est une affaire de tous et de chacun. La responsabilité des intellectuels, chercheurs en l’occurrence, ne saurait se soustraire d’une telle dynamique. Mais, concrètement, quelle serait la partition de l’intellectuel dans la nouvelle vision d’une Afrique qui se veut libre, souveraine et maître de son destin ?
Etre intellectuel, c’est être un peu la conscience de tous. Que l’on soit en présence d’une problématique vieille comme le monde, nul ne peut le contester. Depuis toujours, il a été constamment question de la place des idées et des doctrines dans le fonctionnement de la société ainsi que du rôle de ceux qui les créent, les élaborent, les véhiculent et les diffusent[1]. Appelés « sages », « doctes », « philosophes », « clercs », « hommes de lettres », « lettrés » ou « conseillers du prince », ces sujets historiques se sont souvent interrogés sur le poids réel de leurs conception et de leurs représentations, sur la validité et la légitimité de leurs constructions visant tantôt à comprendre, à expliquer et à interpréter le monde, tantôt à le transformer, voire à le transmuer[2]. Ce rôle sociétal de l’intellectuel, KWAME NKRUMAH l’avait bien assimilé.
Pour l’auteur du Consciencisme, « L’émancipation du continent africain, c’est l’émancipation de l’homme »[3] Cette émancipation de l’homme africain nécessite une bonne dose de savoir, le savoir intellectuel. Et comme dit NKRUMAH, « pour aboutir à une libération véritable, il faut que l’action positive commence par une analyse objective de la situation qu’elle espère transformer »[4]. C’est dans cette pensée de NKRUMAH que le conseil scientifique de la plateforme SAC-CERDIA-RECAF eut l’idée de la création d’une équipe de recherche au sein du CERDIA, dont la thématique centrale se focalise sur les défis de la Renaissance africaine au 21è siècle.
Les missions de l’Equipe de recherche KWAME NKRUMAH
Composée de chercheurs expérimentés et débutants dans le domaine des sciences sociales et humaines, de diverses nationalités, la présente équipe devra se pencher sur des questions directement liées à la vision d’une Afrique renaissante au 21è siècle. Les dynamiques africaines (politiques, économiques, sociales, culturelles, etc.) feront ainsi l’objet d’une analyse minutieuse et objective, par le biais d’une recherche fondamentale et/ou appliquée. L’équipe KWAME NKRUMAH a pour mission de concevoir et d’implémenter, sous le contrôle du conseil scientifique de la plateforme SAC-CERDIA-RECAF, des projets ou programmes de recherche sur les défis de la Renaissance africaine au 21è siècle.
Objectifs
L’équipe KWAME NKRUMAH poursuit les objectifs suivants :
- réunir et renforcer la collaboration potentielle ou amorcée entre des experts sur les enjeux du décollage de l’Afrique au 21è siècle ;
- favoriser l’émergence de nouveaux créneaux ou pôles de réflexion sur la Renaissance africaine ;
- animer des projets de publications et d’activités scientifiques de premier plan à partir de l’axe de recherche principal ;
- redynamiser l’idéal panafricaniste dans la conscience collective africaine.
Les modalités d’adhésion
L’accréditation de l’équipe de recherche est validée par le conseil scientifique de la SAC-CERDIA-RECAF, pour une durée de trois (03) ans renouvelable. Elle est composée de chercheurs permanents ou associés au CERDIA. Son responsable est un chercheur sénior désigné par le président de la plateforme. Un règlement intérieur définit amplement le mode de composition et de fonctionnement de l’équipe.
Pour être membre de cette équipe de recherche, il faudrait justifier du statut de chercheur permanent ou associé au CERDIA[5]. Le dossier de candidature, en version PDF, doit contenir les éléments suivants :
- une demande non-timbrée adressée au président de la SAC-CERDIA-RECAF ;
- une lettre de motivation ;
- un CV actualisé ;
- une proposition d’un sujet de recherche et de publication potentielle (une page).
Date limite de soumission des dossiers de candidature : 28 Février 2024.
Adresses: cyrilleaymardb@gmail.com, bekonocyrilleaymard@yahoo.fr, saccerdiarecaf@gmail.com
Whatsapp : (+ 237) 690 31 65 87 / 696 86 06 43
Président SAC-CERDIA-RECAF
[1] G. Berthoud, G. Busino, « Les intellectuels : déclin ou essor ? », Pratiques sociales et théories, 1995, pp.165-2023.
[2] Ibid.
[3] Kwame Nkrumah, Le Consciencisme, Paris, Présence Africaine, (Trad. Starr et Mathieu Howlett), 1976, p.98.
[4] Ibid., p.127.
[5] Les personnes dont les candidatures seront retenues bénéficieront du statut de chercheurs permanents ou associés au CERDIA, conformément aux règlements de la plateforme SAC-CERDIA-RECAF.